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Suivant la volonté des deux organisations patronales SYNTEC (affiliée au MEDEF) et CINOV (affiliée à la CGPME) cette réunion devait se conclure par la signature :

  • d’un « accord de méthode visant à valoriser et dynamiser le dialogue social dans la Branche des BET du 15 décembre 1987 (IDCC 1486) au service des entreprises et salariés de la Branche et en vue de favoriser l’emploi»,
  • d’un accord sur les minima conventionnels de salaire,
  • d’un avenant à l’accord RTT de 1999
  • et d’un accord précisant les missions de l’ADESATT (Association d’étude et de suivi de l’aménagement du temps de travail dans les métiers du savoir de la Branche).

Les deux projets les plus importants pour les salariés sont l’accord sur les minima conventionnels de salaire et l’avenant à l’accord RTT de 1999.

 

  1. Sur le projet d’accord de revalorisation des minima, la partie patronale a fait un (petit) effort  par rapport à la réunion précédente : +1,5% en 2017 (au lieu de 1%), +1% en 2018 et +1% en 2019.FO estime que la première marche est un peu courte étant donné que les minima n’ont pas augmenté depuis plus de 3 ans.  La revalorisation du SMIC sur la période de 2,5% pourrait être prise comme objectif.FO revendique également que les augmentations 2018 et 2019 soient calées sur une date fixe, par exemple le 1er mars. Pourquoi ? Parce que l’accord signé ne prendra effet qu’après son extension par le ministère, ce qui peut prendre plusieurs mois. L’idée est de rattraper une partie du retard accumulé.

    Malheureusement, la partie patronale a introduit à la dernière minute une nouveauté dans le projet d’accord :

  • « Les dispositions du présent avenant relatives aux salaires minima conventionnels applicables aux salariés en modalités 2 et 3, seront opposables aux entreprises de la branche couvertes par des pratiques ou accords dérogatoires, sous réserve des résultats d’une étude paritaire précisant, secteur par secteur, les impacts de ces nouveaux minima (…)»

Et :

  • « Les entreprises couvertes par un accord collectif d’entreprise dérogatoire relatif à la modalité 2 et / ou au forfait jours, à la date d’extension du présent avenant, engageront des négociations en vue de l’application des rémunérations de la modalité 2 et du forfait jours ci-dessus détaillées pour les salariés concernés, au plus tard trois ans après la date visée au titre III du présent avenant. »

En clair : l’accord de Branche ne s’imposera pas à toutes les entreprises, même après extension par le ministère du Travail. Des entreprises pourront attendre 3 ans avant d’ouvrir des négociations … pour l’application des minima conventionnels !

CINOV et SYNTEC innovent par la proposition d’un accord sur les salaires minima qui a vocation à ne pas s’appliquer à toutes les entreprises de la Branche. Une grande première !

Il faut aussi rappeler que la partie patronale s’est toujours opposée à la demande des organisations syndicales de faire réaliser une étude paritaire des salaires dans la Branche.

 

FO refuse évidemment toute restriction à l’application d’un éventuel accord sur les minima conventionnels. Rappelons que la fixation des minima reste une disposition normalement non dérogeable par les entreprises, après extension de l’accord.

  1. Concernant  l’avant-projet d’avenant relatif à la durée du travail (révision des articles 3 et 4 de l’accord du 22 juin 1999), les organisations patronales restent sur leur position de modifier les références de salaire et de classification pour les salariés en réalisation de mission (modalité 2) et les salariés en autonomie complète (modalité 3, forfait-jours).
    – Pour les modalités 2, fixation d’une durée de travail à 38h30 par semaine (au lieu d’une variation de 10% du temps de travail sur une référence de 35 heures hebdomadaires), en enlevant la référence à un salaire minimum au PMSS (soit 3 218,00€ brut aujourd’hui) pour être en modalité 2. Il ne reste plus que la référence de salaire minimum à 115% du minimum conventionnel qui n’a pas évolué depuis 3 ans.- Pour les forfaits jours, la partie patronale veut toujours abaisser la position d’accès à cette modalité de 3.1 à 2.2, en enlevant la référence de salaire minimum de deux fois le PMSS pour les salariés qui ne sont pas en position 3 (donc, les salariés à la position 2.2 ou 2.3 qui devraient percevoir 6 436 € brut au minimum). Ce serait, soi-disant, une demande forte des salariés !Les notions d’autonomie complète (ou de large autonomie) dans l’organisation de son travail pour être éligible au forfait jour disparaissent. Les garde-fous, pour éviter des journées à rallonge (jusqu’à 13h), sont purement symboliques.

    Les congés conventionnels ne sont pas tous sécurisés pour les salariés (jours de fractionnement, de mariage, …).

    Seule (petite) avancée : les jours supplémentaires travaillés seraient payés majorés de 25% (au lieu de 10% dans la proposition précédente).

    La partie patronale veut donc se couvrir par rapport à « l’arrêt ALTRAN » et augmenter le temps de travail des salariés en modalité 2, ouvrir largement le forfait jour, diminuer le salaire auquel peuvent prétendre les salariés… et rien proposer en échange !

    Pour FO, ce projet d’accord est totalement déséquilibré en faveur des entreprises, sans aucune compensation pour les salariés concernés par les modalités 2 et 3 d’organisation du temps de travail.

 

En conclusion, les accords qui devaient être signés en séance ne l’ont pas été. A suivre à la prochaine CP CCN en janvier 2017.

 

 

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Rédacteur : Robert Beraud.